Page:Gautier - Théâtre, Charpentier, 1882.djvu/62

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

M. DE VAUDORÉ.

Nous ne sommes pas des drôles et des maroufles sans consistance ; cette consigne ne nous regarde pas. — Messieurs, vous n’avez pas la vraie manière d’interroger les soubrettes. (Il tire sa bourse.) — Tiens, Florine, sois franche, ta maîtresse est chez elle ?

FLORINE.

Oui, monsieur.

M. DE VAUDORÉ.

Je savais bien, moi, que je la ferais parler.

LE CHEVALIER.

Voilà qui est féroce de se céler de la sorte à des amis tels que nous, qui n’avons jamais manqué un de ses soupers. — Quelle ingratitude !

M. DE VAUDORÉ.

Fais-nous entrer, petite.

FLORINE.

Votre éloquence est bien persuasive, monsieur ; mais je me vois, bien à regret, forcée de garder votre bourse sans vous ouvrir la porte.

M. DE VAUDORÉ.

Ah çà ! mais, — Florine, tu es pire que Cerbère : tu prends le gâteau, et tu ne laisses point passer.

FLORINE.

Je connais mes devoirs.

LE DUC.

Puisque les choses en sont là, je suis décidé à faire le siége de la maison ; je vais établir un pétard sous la porte ou pousser une mine jusque dans l’alcôve de Célinde. Je sais où elle est, Dieu merci !

FLORINE.

Monsieur le duc est un homme terrible !

M. DE VAUDORÉ, à part.

J’ai bien envie de retourner faire ma cour à Rosimène ; —