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Page:Gautier - Théâtre, Charpentier, 1882.djvu/79

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CÉLINDE.

Prends garde qu’il ne te lance son venin à la figure.

FLORINE.

Ne craignez rien, je suis brave. Nous voilà débarrassées de ce visiteur importun.

CÉLINDE.

Je respire. Dans les descriptions d’ermitages et de chaumières, les auteurs ne parlent pas de crapauds qui veulent se glisser dans votre intimité.

FLORINE.

Je l’ai toujours dit à madame, que les auteurs étaient des imbéciles. La campagne est faite pour les paysans et non pour les personnes bien élevées.

CÉLINDE.

Grand Dieu ! une guêpe qui se cogne en bourdonnant contre les vitres ! Si elle allait me piquer !

FLORINE.

Avec deux ou trois coups de mouchoir, je vais tâcher de la faire tomber à terre ; nous l’écraserons ensuite.

Elle tue la guêpe.
CÉLINDE.

Quel aiguillon et quelles pinces ! C’est affreux d’être ainsi poursuivie par les animaux malfaisants ; hier, j’ai trouve une araignée énorme dans mes draps.

FLORINE.

Il faut bien que les champs soient peuplés par les bêtes, puisqne les hommes comme il faut sont à la ville.

CÉLINDE.

Il me semble que la peau me cuit ; j’ai peur d’avoir attrapé un coup de soleil, j’ai arrosé les fleurs dans le jardin sans fichu.

FLORINE.

La peau de madame est toujours d’une blancheur éblouissante.