Page:Gautier - Zigzags.djvu/196

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 199 —

l’avis du peuple. — Un savant chimiste ne vient-il pas de découvrir que l’homme était un appareil consommant du carbone ? Dans les procès qui ont suivi le désastreux événement du 8 mai, n’avez-vous pas remarqué parmi les dépositions des témoins des phrases comme celles-ci : — Le Mathieu-Murray était une machine capricieuse ; Georges (le Baucher de ces chevaux de fer) se défiait de ses tours ; il la montait lui-même, car elle avait ses bons et ses mauvais jours. — Une machine capricieuse ! quel mot effrayant ! quel abîme de profondeur ! Le caprice, c’est la volonté, c’est la vie ; il y aura donc, dans quelques années d’ici, des machines qui vivront !

Au moyen de cette invention, je viens de faire trente lieues et plus en moins de quatre heures. — Je suis furieux ; je trouve qu’on s’est arrêté trop souvent, qu’on a perdu vingt minutes. Autant aller en fiacre, autant s’asseoir sur un colimaçon. Jadis, lorsqu’on faisait quatre lieues à l’heure, on appelait cela un train d’enfer, et l’on donnait dix francs de guides. Il est vrai que l’on avait du bruit pour son argent :