Aller au contenu

Page:Gautier Siraudin - Un voyage en Espagne.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

BENITO.

J’ai compris, parfaitement compris, seigneur étranger… mais je puis tous cacher que je trouve vos propositions très-déplacées… Savez-vous à qui vous parlez ?

RENIFLARD.

À mon domestique, j’imagine.

BENITO.

À un descendant de Pelage… Je suis aussi noble que le roi… peut-être plus.

RENIFLARD.

Est-ce que cet homme serait un réfugié espagnol ?… Ah ! que je suis bête ! nous sommes en Espagne.

BENITO.

De quelle couleur pensez-vous que soit le sang qui coule dans mes veines ?

RENIFLARD.

Mais…

BENITO.

Oh ! je sais que vous allez me répondre…quelque lieu commun sans doute… rouge, n’est-ce pas ?

RENIFLARD.

Dame ! c’est assez la couleur ordinaire.

BENITO.

Seigneur cavalier, je suis Biscayen, et vous ignorez probablement qu’une tradition populaire donne aux naturels de la Biscaye un sang bleu, pur et non mélangé comme celui des autres mortels.

RENIFLARD.

J’ignorais cette tradition populaire, mais je l’adopte… et plus je réfléchis, plus je reconnais la véracité de vos paroles.

BENITO.

Ah !