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Page:Gavarni - Grandville - Le Diable à Paris, tome 1.djvu/23

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n’avaient pas négligé de se faire belles et de se mettre dans leurs plus petits souliers pour la circonstance, s’attifaient de leur côté.


Ce fut un assaut de toilette, absolument comme si la chose se fût passée sur la terre. Tout ce qui était illustre et chamarré occupa au moment solennel les places indiquées par l’huissier chargé de régler le cérémonial.

Bientôt la voix du héraut introducteur se fit entendre, et Satan entra au milieu d’un profond silence qui fut interrompu tout à coup par les cris de « Vive Satan ! » que poussèrent, au moment où on y songeait le moins, quelques fonctionnaires qui tenaient évidemment à n’être point pris pour des muets.

Nous ne ferons pas ici le portrait de Satan ; nous nous bornerons donc à dire que, depuis le jour où il était tombé du haut des airs, comme une étoile rapide, le prince de l’air, qui jadis brillait à côté des soleils eux-mêmes, était bien changé. D’ailleurs Satan, qui ne manquait