jeunesse et des gazetiers, qui parlent haut pour ou contre, sans se gêner de personne. Quant à ce qu’ils disent, ce n’est pas toujours fameux, et, la plupart du temps, cela vous passe par la tête comme dans un crible, le bon grain qui reste n’est pas lourd ; ils vendent plus de paille que de froment. Deux ou trois fois j’ai bien écouté, et puis, en sortant, je me demandais, tout embarrassé : « Qu’est-ce qu’ils ont dit ? » Mais, c’est égal, le fond est toujours bon, et quelques-uns ont tout de même beaucoup d’esprit.
Nous avons pris là, sous les arbres, une bouteille de mauvaise piquette très-chère. Les loyers sont chers aussi ; je me suis laissé dire que la moindre de ces boutiques se loue deux et trois mille livres par an : il faut bien se rattraper sur la pratique. Ce Palais-Royal est réellement une grande foire, et la nuit, quand les lanternes s’allument, on ne peut rien voir de plus beau.
Le 11, vers deux heures de l’après-midi, nous sommes repartis bien contents de notre voyage, et bien sûrs que la masse des Parisiens était pour le tiers état. Voilà le principal.