Page:Gay - Albertine de Saint-Albe, Tome I.djvu/123

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promenade me déplaît, parce que j’ai peur. Je crains les accidens, et je vous prie de ne me point quitter. — Voilà la première fois que la peur trouve grâce devant moi ; je ne vous quitterai pas. » Je souris. Il y a toujours dans ces parties-là une personne qui veut faire preuve d’adresse ou de courage, et qui finit par effrayer tout le monde. C’est ce qui arriva : le bateau reçut une si violente secousse, que je jetai un cri, et Léon qui avait prévu ce mouvement, me retint en se pressant contre moi, et me dit tout bas : « Ne craignez rien, je sais nager. » Ces mots me parurent charmans ; et, tremblante de l’émotion que je venais d’éprouver, je le regardai pour lui exprimer par un signe que j’approuvais son dévouement, et je baissai les