Page:Gay - Albertine de Saint-Albe, Tome I.djvu/26

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signe de consentement à tout ce qu’il voulait ; et, le laissant sortir, je restai seule un temps infini dans la même posture.

C’est donc ainsi, dis-je en moi-même, que j’ai su attendrir mon oncle sur le sort de son neveu ! Voilà tout ce que j’ai tenté ! Quelle lâcheté ! Que je m’en veux de cette timidité qui me rend toujours muette devant mon oncle. Mais aussi qui oserait lui parler quand il se fâche ? Toutes mes prières auraient été inutiles ; je l’aurais rendu plus furieux contre Eugène, et loin, de le servir, j’aurais nui à sa cause. Insensiblement je me figurai que je n’avais pas eu tant de torts, et je finis même par penser que j’avais agi très-prudemment : tant nous sommes portés à nous traiter avec indulgence, et