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chapitre xv

s’assemblaient aux portes de Londres pour y faire de prétendus prodiges. On délibéra dans le Gouvernement si on les réprimerait. Les plus sages furent d’avis de les mépriser et de jeter sur eux du ridicule. Il fit son effet, et en peu de temps cette cabale se dissipa. Je crois qu’il en faut faire autant ici. J’ai même dit que je leur donnerais volontiers une salle à la foire.

M. Dubourg. — Un tel propos est bon pour la plaisanterie ; mais permettez-moi de vous représenter que l’événement dont il s’agit est trop sérieux et trop important pour en plaisanter. Mais sans parler de foire, ni de rien de semblable, laissez-leur une honnête liberté. Alors cet événement sera vu de tout ce qu’il y a de gens sages et éclairés à Paris ; médecins, philosophes, académiciens, savants, gens du monde et de la cour s’empresseront de les voir, et ce sera le moyen le plus infaillible pour découvrir l’imposture et la supercherie, s’il y en a. Elles ne pourront se soustraire à tant d’yeux habiles et clairvoyants. Si, au contraire, vous jetez dessus un vernis de persécution, les convulsionnaires se cacheront ; ils refuseront de se laisser voir pour ne pas s’exposer, et quantité d’honnêtes gens s’abstiendront de les voir pour ne pas se faire des affaires ; au moyen de quoi il ne sera plus possible de démasquer l’imposture et la friponnerie, s’il y en a. »

« Cette réflexion fut fort applaudie du magistrat, qui ajouta : Vous me ferez un grand plaisir de continuer de les voir et d’y engager aussi messieurs vos confrères. Je serai charmé en particulier que M. Ferrein en voie.

R. — J’en ai déjà fait voir à M. Petit, médecin de M. le duc d’Orléans, et je compte en faire voir à