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de se taire lorsque le pape Pie X, dans son encyclique sur la première communion des enfants, les a accusés formellement d’en avoir retardé la date en haine de l’Eucharistie. Les vrais coupables, si coupables il y a, sont saint Thomas d’Aquin, saint Charles Borromée et la Compagnie de Jésus tout entière, qui, au dire d’Escobar[1] faisait faire la première communion entre la onzième et la quatorzième année.

L’histoire du mouvement janséniste depuis le concile du Vatican est donc réduite à sa plus simple expression ; ce sera le récit nécessairement très bref de ce qui s’est passé à Port-Royal des Champs et à Port-Royal de Paris considérés comme sujets d’études historiques et archéologiques ; ce sera la nomenclature des publications relatives au monastère, aux messieurs et aux religieuses, et par la force même des choses ce dernier chapitre peut offrir un certain intérêt, puisque comme le disait Guettée, Port-Royal n’est pas mort.

La guerre de 1870 et la Commune de 1871 jetèrent un certain trouble dans les affaires des nouveaux propriétaires de Port-Royal des Champs. Ils avaient pour secrétaire trésorier un chrétien des anciens jours, un homme tout dévoué à la cause, le baron Locré, âgé pour lors de soixante ans, secrétaire de section au Conseil d’État, fils d’un célèbre jurisconsulte qui était lui-même, au vu et su de Napoléon, un port-royaliste fervent. Avant de fuir Paris en août 1870, M. Locré crut devoir mettre en sûreté les papiers dont il avait la garde. Le registre des procès-verbaux fut placé par lui dans un des coffres-forts du Conseil d’État, les titres, soigneusement empaquetés, furent enterrés dans le jardin de la librairie Plon. Ils en furent tirés lors de

  1. Traité 1, examen XII, no 36.