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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/119

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paroissoit charmant. Il y avoit chez lui une femme à talent qui s’appeloit par hasard du nom de la terre que nous avions possédée (Saint-Aubin). Ma mère avoit quitté ce nom pour reprendre celui de du Crest ; mais par habitude on l’appeloit encore souvent la marquise de Saint-Aubin. La personne attachée à M. de la Popelinière qui se nommoit ainsi n’avoit pas un seul talent supérieur ; mais elle en avoit beaucoup d’agréables : elle étoit bonne musicienne, elle chantoit assez bien l’italien, elle jouoit de la musette ; elle étoit d’ailleurs honnête, modeste, bonne et fort aimable. Je vis là, aussi à demeure, madame Belot[1], auteur de la traduction estimée de l’histoire d’Angle-

  1. Madame Belot, morte à Chaillot en 1805, dans un âge très-avancé, s’est beaucoup occupée de la littérature angloise. Elle a traduit en françois la Pharmacie, poëme en six chants ; l’Histoire de Rasselas, prince d’Abyssinie ; l’Histoire de la maison des Tudors ; l’Histoire de la maison des Stuarts, et l’Histoire de la maison des Plantagenets. Elle s’anonça dans le monde par les Réflexions d’une Provinciale sur le Discours de J.-J. Rousseau, touchant l’inégalité des conditions. Cet ouvrage, publié en 1756, donna, des talens de madame Belot, une idée avantageuse.
    (Note de l’éditeur.)