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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/128

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ne jouoit qu’aux échecs. À cinq heures il y avoit, dans une grande galerie, un beau concert auquel venoit encore du monde de Paris. On soupoit à neuf heures. Après souper communément on faisoit une petite musique particulière ; M. de Monville, qui venoit toujours le dimanche, y jouoit de la harpe, je chantois, et je jouois de la guitare. À onze heures et demie, on alloit se coucher. Les autres jours je me couchois à dix heures, même les jours de comédie, excepté encore le mardi, consacré en général aux beaux-esprits et aux savans. Ces jours-là nous avions toujours l’abbé d’Olivet[1], de l’Académie françoise ; madame Riccoboni, auteur des Lettres de milady Catesby (qu’elle avoit déjà données au public) ; le célèbre Vaucanson[2] ; le chevalier de Laurés, qui

  1. Joseph Thoulier d’Olivet, né en 1682, mort en 1758, est l’un de nos meilleurs grammairiens et l’un des écrivains françois les plus féconds. Le nombre de ses ouvrages et de ses traductions est très-considérable. Voltaire l’appeloit son maître ; en effet, il avoit dirigé ses premières études littéraires, et ce fut lui qui le reçut à l’Académie françoise.
    (Note de l’éditeur.)
  2. Voici ce qu’en dit l’auteur dans ses Souvenirs de Félicie :

    « J’ai beaucoup vu dans mon enfance et dans ma pre-