Aller au contenu

Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/140

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des sujets historiques ; il ne manquoit jamais d’orner ses figures de femmes d’ajustemens de pierreries ; alors il se servoit de ses couleurs pour faire ces ornemens, et les émeraudes, les saphirs, les rubis, etc., avoient réellement l’éclat, les reflets et le brillant des pierres qu’ils imitoient. Latour, Vanloo, et d’autres peintres, ont été voir ces tableaux, et admiroient extrêmement l’artifice surprenant de ces couleurs éblouissantes, qui avoient l’inconvénient d’éteindre les figures, dont elles détruisoient, d’ailleurs, la vérité par leur étonnante illusion. Mais, pour le genre d’ornement, on auroit pu tirer un grand parti de ces singulières couleurs, dont M. de Saint-Germain n’a jamais voulu donner le secret. M. de Saint-Germain avoit une conversation instructive et amusante : il avoit beaucoup voyagé, et il savoit l’histoire moderne avec un détail étonnant, ce qui a fait dire qu’il parloit des plus anciens personnages comme ayant vécu avec eux ; mais je ne lui ai jamais rien entendu dire de semblable. Il montroit les meilleurs principes, il remplissoit avec exactitude tous les devoirs extérieurs de la religion, il étoit fort charitable, et tout le monde s’accordoit à dire qu’il avoit les mœurs