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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/156

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voya chez ma mère son fils, le marquis de La Haie, qui se fit médiateur entre sa mère et sa sœur. Le marquis de La Haie, sans être disgracié de la nature et sans être borné, n’étoit ni beau, ni distingué par l’esprit, mais il étoit sensible et bon. Il ne m’avoit jamais vue, il me regarda beaucoup, avec attendrissement, et me témoigna le plus tendre intérêt. Tout à coup il nous proposa de nous mener sur-le-champ chez madame de La Haie, en ajoutant qu’en nous voyant tout s’arrangeroit. Il pressa ma mère si vivement, qu’elle y consentit. Il nous mena dans sa voiture et nous conduisit d’abord chez madame de Montesson, qui vint nous faire une visite à notre arrivée à Paris, et qui ensuite ne revint plus. Madame de Montesson étoit chez elle, mon oncle nous mena dans son appartement, elle n’étoit point habillée et ne nous attendoit point ; elle parut plus embarrassée que touchée de notre visite. Cependant elle dit qu’elle approuvoit l’idée de mon oncle, qu’elle alloit s’habiller et qu’elle viendroit avec nous. Je ne lui trouvai ni la cordialité, ni la bonté de mon oncle. Sa toilette me parut longue, il ne sembloit que dans cette occasion elle auroit dû se faire avec plus de promptitude. Mon on-