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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/157

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cle vouloit absolument qu’elle s’occupât de moi ; à toute minute, il lui disoit en me regardant : « Comme elle est intéressante ! comme elle est jolie !… » Madame de Montesson ne répondoit rien, elle se contentoit de pencher la tête en faisant un soupir, et en prenant un air attendri. Enfin, lorsqu’elle fut habillée, elle donna le bras à ma mère, et passa devant nous ; mon oncle me prit affectueusement par la main, il s’aperçut que je tremblois, et tâcha de me rassurer en me disant les choses les plus aimables et les plus tendres. Nous montâmes en voiture et nous nous rendîmes dans la rue Cassette, où demeuroit ma grand’mère. Je voyois ma mère très-émue, ce qui me causoit un saisissement inexprimable : il me sembloit si extraordinaire que celle qui m’inspiroit tant de respect pût craindre quelqu’un !… D’ailleurs j’avois entendu dire de si terribles choses de ma grand’mère que le sang ne me parloit point du tout pour elle. Arrivés dans sa maison, mon oncle et ma tante nous laissèrent dans un cabinet et allèrent la prévenir ; au bout d’un demi-quart d’heure, ils revinrent avec ma grand’tante, mademoiselle Dessaleux, sœur de ma grand’mère. Mes deux tantes donnèrent le bras