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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/162

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manche et celui qu’il aimoit le plus[1]), et M. le duc de Bourgogne ajouta : C’est lui qui est cause de mon mal, mais je lui avois promis de n’en point parler. Ce jeune prince, questionné, raconta qu’étant seul un jour avec M. de La Haie, ce dernier avoit voulu le placer sur un grand cheval de carton, et l’avoit laissé tomber très-lourdement ; et comme mon oncle ne vit aucun danger à une chute sans blessure, sans fracture, et dans laquelle la tête n’avoit point porté, il avoit supplié le prince de n’en point parler. C’étoit depuis ce temps que le prince souffroit et dépérissoit, sans que les médecins connussent la cause de son mal. Il avoit un abcès dans le corps. Ce jeune prince mourut : il annonçoit un grand caractère, beaucoup d’esprit et de sensibilité ; s’il eût vécu, le malheureux Louis XVI n’auroit point été roi ! ce qui seul eut donné naturellement une autre di-

  1. Cette place de gentilhomme de la manche auprès du fils aîné de l’héritier présomptif, n’étoit donnée qu’à des jeunes gens de la cour, distingués par leur naissance et par leur bonne réputation. Elle fut supprimée après la mort de Mgr. le duc de Bourgogne, du moins on en changea le titre : les menins de Mgr. le Dauphin (depuis Louis XVI), étoient la même chose.
    (Note de l’auteur.)