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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/197

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primable, et la reconnoissance qu’elle m’inspira commença la liaison si intime que j’ai eue depuis avec ces deux personnes que j’ai si tendrement aimées.

Une visite qui me toucha beaucoup moins fut celle de madame de Montesson, qui vint voir ma mère ; ce mariage plaisoit à sa vanité. Elle fut très-aimable pour M. de Genlis, qui me mena le lendemain chez elle et chez madame de Balincour ; nous partîmes pour Genlis quatre ou cinq jours après. Mon beau-frère, qui nous y attendoit, nous reçut avec beaucoup de grâce et d’amitié.

Le marquis de Genlis, âgé alors de trente-un ans (de quatre ans de plus que son frère), avoit une belle taille ainsi que son frère ; mais il se tenoit mieux, et je n’ai jamais vu de tournure plus noble, plus leste et plus élégante. Il avoit déjà perdu presque tous ses cheveux ; on disoit qu’il avoit eu des dents aussi parfaites que celles de son frère ; mais elles étoient déjà toutes gâtées ; d’ailleurs tous ses traits étoient beaux, et l’ensemble de sa figure très-agréable. Jamais homme n’a moins profité des avantages les plus brillans de la nature et de la fortune. Avec une figure remarquable,