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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/225

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joints, pénétrés d’admiration, tirèrent leurs mouchoirs, et fondirent en larmes ; ensuite M. de Genlis lui dit qu’il étoit grand-maître de l’ordre du jugement, qu’il l’en recevroit sous vingt-quatre heures, que cet ordre conféroit la noblesse. M. Tirmane, à ces paroles, resta en extase ; il a souvent répété depuis que ce moment fut le plus beau de sa vie. À l’égard du prisonnier, il fut condamné aux galères à perpétuité, ce qui fut appuyé par M. Tirmane. La nuit suivante on fit faire à M. Tirmane la veille des armes dans la cour du château, un fusil sur l’épaule, une lanterne sourde à la main, afin d’apprendre par cœur tout en se promenant un catéchisme de chevalerie, composé par M. de Genlis, le plus plaisant et le plus ridicule qu’on puisse imaginer ; il resta là jusqu’au grand jour, alors on le plongea dans un bain froid, après quoi on le revêtit de la robe blanche de candidat, c’étoit un grand peignoir de M. de Genlis. Il y avoit à Chaumy, à deux lieues de Genlis, les régimens de Chartres et de Conti, M. de Genlis avoit écrit à leurs colonels de venir avec des troupes pour honorer la réception du chevalier Tirmane ; ils vinrent à