Aller au contenu

Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/231

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sur la tête de M. Blanchard, ce qu’il appeloit un rayon de politesse, car il n’attribuoit qu’à ses seules prières le miracle de sa délivrance. Il vouloit que l’on plaçât ce tableau dans la chapelle de Genlis, en disant que toute la Picardie viendroit invoquer la Vierge du bois des Quatre-Frères, et que cela feroit tomber le pèlerinage de Notre-Dame-de-Liesse. Je lui représentai qu’il ne falloit lutter contre aucun pèlerinage, puisqu’on devoit les honorer tous. Je mis ce tableau dans ma chambre, je l’ai conservé très-long-temps, je l’avois encore au Palais-Royal, je ne sais ce qu’il devint depuis.

Le dénoûment de l’histoire de M. Tirmane est ce qu’il y a de plus joli dans ses aventures. Il resta huit mois de suite à Genlis. Pendant ce temps il écrivoit souvent à sa femme, qui étoit à Saint-Quentin, pour lui faire part de son bonheur et de sa gloire. Sa femme, moins crédule que lui, l’assuroit dans ses réponses qu’on se moquoit de lui ; il nous montroit ses lettres en riant avec nous de ce qu’il appeloit son incapacité de comprendre des choses si relevées, et il ajoutoit : « Il faudra bien qu’elle me croie quand elle verra qu’en ma qualité de noble je ne paierai plus les taxes de rotu-