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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/234

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prit de préférer les livres amassés par mon beau-père, c’est-à-dire les livres de piété, d’histoire, de morale, et quelques théâtres. Mais pour l’histoire, j’étois si ignorante, que je ne savois par où commencer. Un livre de géométrie me tomba sous la main ; je vis dans l’avertissement qu’il étoit d’une telle clarté, qu’un enfant de douze ans l’entendroit. Je me mis à le lire avec avidité, et comme je n’y compris rien du tout, j’en conclus que je n’avois pas le sens commun, ce qui me jeta dans un extrême découragement. Je fis part de mon chagrin à M. de Genlis, le priant de m’expliquer ce livre ; il rit de ma simplicité, et m’apprit que, pour comprendre cet ouvrage, il falloit avoir quelques notions de géométrie. Alors je renonçai aux livres de sciences, et je lus l’Histoire romaine de Laurent Échard ; il auroit fallu commencer par l’histoire ancienne, mais, faute de guide, je ne mettois aucun ordre dans mes lectures, ce qui, dans ces commencemens d’études suivies, m’a fait perdre beaucoup de temps.

M. de Genlis fit une course à Paris, et en ramena M. de Sauvigny (dont j’ai déjà parlé), auteur de Blanche Bazu, et de quelques ou-