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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/240

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des plaies. Enfin je ne perdois pas une occasion d’acquérir de l’instruction, de quelque genre qu’elle fût. Avec ce désir naturel de m’instruire, les conversations de nos vieux voisins ne m’ennuyoient pas du tout ; ils parloient d’agriculture, je les écoutois avec attention ; je questionnois sur ce que je ne comprenois pas, et chaque entretien m’apprenoit quelque chose. Je me suis conduite ainsi toute ma vie, et il est étonnant qu’avec cette conduite soutenue et une très-belle mémoire, je n’aie pas acquis par la suite une instruction

    sévérance, contre l’usage cruel d’entasser les malades dans les hôpitaux, et d’en placer plusieurs dans le même lit. Il fit de sa maison un hospice de véritable charité où cent malades, de tout sexe et de tout âge, étoient reçus et traités par ses soins et à ses frais. Il loua, à la barrière de Sèvres, une maison pour servir de modèle d’hôpital ; et le succès de sa méthode opéra la réforme de l’Hôtel-Dieu, où enfin chaque malade eut un lit séparé. Chamousset a écrit sur les hôpitaux militaires et sur divers objets d’utilité publique. Plusieurs de ses plans furent adoptés, un plus grand nombre resta dans l’oubli ; ils méritent d’en être tirés. Des milliers d’hommes inutiles meurent pleins de jours, Chamousset ne vécut que quarante-six ans, il est mort en 1773.

    (Note de l’éditeur.)