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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/250

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tremblement de terre et une éruption du Vésuve.

Au commencement de l’automne nous allâmes à dix lieues de Genlis, chez madame la marquise de Sailly, cousine de M. de Genlis, et fille du marquis de Souvré, frère de madame de Puisieux. Je fus reçue dans ce château avec toute la cordialité possible. Je rencontrai là M. de Souvré, que j’avois vu dans mon enfance chez madame de Bellevaux. Il me fit mille amitiés, et il a beaucoup contribué à hâter le raccommodement de M. de Puisieux avec M. de Genlis. De Sailly, nous allâmes au Frétoy chez madame la comtesse d’Estourmel, autre parente de M. de Genlis ; nous y fûmes reçus avec la même amitié. Mais une heure après mon arrivée, j’éprouvai une étrange contrariété. Madame d’Estourmel, âgée de cinquante-sept ans, avoit un fils unique de cinq ans. Cet Isaac de cette moderne Sara étoit l’enfant le plus gâté et le plus insoutenable que j’aie jamais rencontré. On lui permettoit tout, on ne lui refusoit rien, il étoit le maître absolu du salon et du château. M. Emmanuel de Bouflers a pu seul depuis rappeler cette singulière éducation. J’arrivai au