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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/277

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que c’étoit la mort de son fils qui la conduisoit au tombeau. C’étoit une charmante petite vieille, elle avoit conservé une très-jolie physionomie et un sourire ravissant. Elle étoit obligeante, gracieuse, et le doux son de sa voix, un peu languissante, alloit au cœur. Sa conduite entière avoit toujours été d’une pureté irréprochable elle étoit pieuse, bonne, charitable ; elle aimoit les lettres, et les protégea avec discernement. Elle avoit beaucoup de finesse dans l’esprit, on citoit d’elle une grande quantité de mots charmans. Je fus ensuite présentée à Mesdames et aux Enfans de France ; le soir j’allai au jeu de Mesdames. On me mena chez madame la duchesse de Civrac, dame d’honneur de madame Victoire. Son mari avoit de très-grandes obligations à M. de Puisieux, qui l’avoit fait nommer à l’ambassade de Vienne, où il étoit alors. Madame de Civrac étoit charmante par le naturel et la bonté[1].

  1. Ce n’est pas celle dont j’ai parlé au commencement de ces mémoires : le mari de celle-ci étoit père du duc de Lorges et de madame de Donnisan, qui, ainsi que sa fille, a joué un si grand rôle dans la Vendée pendant la révolution.
    (Note de l’auteur)