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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/298

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qui tremble, et ses belles manufactures[1].

Au bout de deux mois je pris congé de madame de Droménil. Elle étoit si affligée de me quitter, et je l’aimois tant, que je serois restée un mois de plus, si je n’avois pas promis à madame de Boulainvilliers d’aller passer l’automne dans son château de Grisolles, en Normandie. Je pleurai beaucoup en quittant la meilleure et la plus aimable de toutes les grands’mères. M. de Genlis donna sa parole de me ramener le printemps prochain. Je n’oublierai point que madame de Droménil fit remplir ma voiture de pain-d’épice et de poires de rousselet. Je partis pénétrée de reconnoissance et de tendresse pour elle.

En allant à Grisolles notre essieu se cassa. La secousse fut violente, ma femme-de-chambre, qui étoit sur le devant de la voiture,

  1. On a détruit dans la révolution la charmante église de St.-Nicaise, et le trésor de la cathédrale, l’un des plus curieux que j’aie vus. Il étoit formé des présens que nos rois faisoient à leur sacre, de manière qu’on voyoit là les progrès et la décadence du goût dans les arts du dessin et de l’orfèvrerie, depuis une époque éloignée jusqu’à nos jours.
    (Note de l’auteur.)