Aller au contenu

Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/300

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

venoit d’être nommé prévôt de Paris : c’étoit une fort belle charge. Il avoit épousé une cousine de M. de Genlis. Madame de Boulainvilliers[1] avoit alors trente-cinq ou trente-six ans ; elle avoit été fort jolie, et sa figure étoit encore très-élégante et très-agréable ; elle avoit une réputation intacte, beaucoup d’agrément dans l’esprit, l’âme la plus généreuse et la plus sensible. Elle avoit trois filles : l’aînée, qui a été depuis la baronne de Crus-

    se faire rembourser, et qui furent perdus pour ses héritiers. On a dit et répété mille fois que Samuel Bernard avoit professé la religion juive avant son abjuration, c’est une erreur : Samuel Bernard étoit né luthérien, et toute la portion de la même famille, qui n’a pas quitté la Hollande, y professe encore aujourd’hui la confession d’Augsbourg.

    (Note de l’éditeur.)

  1. Je ne connois point de femme plus intéressante et plus estimable, sous tous les rapports, que madame de Boulainvilliers ; elle est épouse irréprochable, bonne mère, bonne amie ; toutes ses qualités sont solides, parce qu’elles ont pour base une piété sincère. Elle a de l’esprit, de la finesse, et un cœur excellent. Je rencontrai chez elle une jeune personne qui, sans être jolie, avoit une tournure agréable : elle parloit à madame de Boulainvilliers avec une expression de respect qui me fit connoître que madame de Boulainvilliers étoit sa bienfai-