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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/304

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cher le chirurgien du lieu, et se fit saigner. On lui avoit donné une chambre à côté de la mienne ; le lendemain il m’appela de bonne heure pour me faire tâter sa tête qui étoit tout aussi brûlante ; et il me proposa de le saigner une seconde fois, parce que le chirurgien l’avoit piqué deux fois la veille avant de lui tirer du sang je lui répondis que j’aurois une peur extrême en le saignant, et que j’étois sûre que l’émotion feroit trembler ma main. Très-inquiète, je tâtai encore le haut de sa tête, où toute la chaleur se portoit ; dans ce mouvement je touchai le mur sur lequel le chevet étoit appuyé, et je me brûlai, ou du moins je sentis une chaleur extraordinaire. C’étoit un tuyau de chaleur qui passoit là, qu’on allumoit de très-grand matin, parce qu’il faisoit très-froid, quoique nous ne fussions qu’au commencement d’octobre ; et c’étoit l’unique cause de cette douleur de tête pour laquelle M. de Genlis alloit se faire saigner une seconde fois.

Nous jouâmes la comédie. Je jouai Lisette, dans les Jeux de l’amour et du hasard ; madame de Boulainvilliers joua Silvia très-agréablement. Les rôles de Dorante et de Bourgui-