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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/305

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gnon furent très-bien remplis par MM. de Genlis : mon beau-frère et sa femme arrivérent à Grisolles peu de jours après nous. Toute la noblesse des environs, beaucoup d’habitans des villes voisines, et une grande quantité d’officiers en garnison nous composèrent un nombreux auditoire ; notre salle contenoit cinq cents personnes, et fut remplie. Nous jouâmes pour petite pièce Zénéide ; ma belle-sœur joua ce rôle, et moi celui d’Olinde, qu’une femme peut jouer, parce qu’il est habillé avec un long domino fermé. Nous donnâmes trois représentations qui furent toutes suivies d’un bal. Je fis connoissance dans ce château avec le marquis de Chambray, qui avoit une terre à cinq lieues de là. M. de Chambray étoit un sage très-savant, bon physicien, et grand naturaliste, retiré dans sa terre, où il étoit uniquement occupé des sciences et de l’éducation d’une fille charmante, âgée de seize ans, et d’un fils dans sa quinzième année. Je pris une vive amitié pour mademoiselle de Chambray, dont l’instruction étoit étonnante pour son âge. Elle me donna, à cet égard, une grande émulation, car elle me surpassoit infiniment. Elle m’affermit dans mon goût