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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/310

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puis dame d’honneur de la reine étoit fort belle encore, et un ange par la conduite ; nous allions aussi chez madame la duchesse de Mazarin, chez madame de Gourgue, madame la marquise de Livri, madame la duchesse de Chaulnes, et madame la comtesse de La Massais, une femme très-aimable et très-spirituelle ; notre journée se terminoit toujours par aller souper chez l’une des trois dernières personnes que je viens de nommer, ou chez madame de La Reynière, femme du fermier général[1]. C’étoit une personne de trente-cinq ans, très-vaporeuse, très-fâchée de n’être pas mariée à la cour, mais belle, obligeante, polie, se plaignant toujours de sa santé, mais aussi ne se plaignant jamais de personne, et faisant les honneurs d’une grande maison avec beaucoup de noblesse et de grâce. Ma tante, quoiqu’elle en fut toujours parfaitement bien reçue, ne l’aimoit pas ; et je m’aperçus que presque toutes les dames de la cour, de l’âge de madame de La Reynière, qui alloient chez

  1. Née de Jarente de La Bryère, nièce de l’évêque d’Orléans, ministre d’état de Louis XV, et fort connue pour la vanité de ses prétentions.
    (Note de l’éditeur.)