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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/319

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de Lôgny lui fit dire qu’elle ne la recevroit et ne lui pardonneroit jamais ; et malheureusement elle tint parole. Elle résista, avec une fermeté extravagante et barbare, aux représentations de ses amis, aux pleurs et aux supplications de mademoiselle de Lôgny, qui intercéda avec ardeur et persévérance pour sa malheureuse sœur. Mais madame de Lôgny, victime de sa propre rigueur, éprouva un dérangement de santé qui devint une maladie chronique très-dangereuse. Plus ses forces s’affoiblissoient, plus son ressentiment sembloit s’accroître, ou pour mieux dire sa haine dénaturée achevoit de détruire en elle les principes de la vie. Une mère implacable peut-elle vivre ?… Lorsqu’on vit sa fin approcher, on lui reparla de madame de Louvois, elle imposa silence. On tâcha, mais avec aussi peu de succès, de ranimer en elle quelques sentimens religieux. Le curé de sa paroisse vint sans être appelé ; il lui parla de sacremens, elle ne répondit rien. Il prononça le nom de madame de Louvois ; et madame de Lôgny lui dit, d’un ton terrible : Sortez, monsieur ! Il s’éloigna, et resta dans un cabinet voisin. Cependant mademoiselle de Lôgny avoit fait entrer furti-