Aller au contenu

Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/323

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

reuses qui la lui avoient cédée. Mademoiselle de Lôgny, un an après la mort de sa mère, épousa le comte de Custine. Nulle jeune personne n’est entrée dans le monde avec une réputation plus désirable, et n’y fut accueillie d’une manière plus distinguée et plus flatteuse. Sa conduite avec sa sœur, dont Périgny avoit publié tous les détails, excitoit pour elle l’admiration la mieux fondée, et m’inspiroit le plus grand désir de la connoitre. Je vis une très-belle personne d’une figure imposante et un peu sévère, mais parfaitement régulière. Elle étoit grande, tous ses traits étoient beaux et surtout ses yeux, dont la grandeur, la coupe et l’expression étoient admirables. Je me jetai à son cou avec une naïveté qui la toucha vivement. De ce moment nous prîmes l’une pour l’autre une amitié qui a duré jusqu’à la mort de cette femme parfaite à tous égards. Je vis chez elle une jeune personne de notre âge qui devint aussi mon amie, et que j’ai eu le bonheur de conserver. C’étoit la comtesse d’Harville : elle avoit une jolie figure, de l’esprit, de la douceur, de la gaieté ; je n’ai connu personne d’une société plus sûre et plus agréable. Je voyois aussi souvent chez moi la marquise de Bréhant,