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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/325

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tention, il avoit l’air de n’en tirer aucune vanité, elle n’offensoit personne. Enfin j’allois souper de temps en temps chez la marquise de Crénay, chez la jeune duchesse de Liancourt, et chez la marquise de Beuvron ; nous dînions ou nous soupions une fois par semaine chez madame de Puisieux, une ou deux fois par mois chez la maréchale d’Estrée, mais toutes mes préférences de cœur étoient pour madame de Balincour, madame de Custine et madame d’Harville.

Je devins grosse de madame de Valence, à laquelle je donnai le jour (ainsi qu’à mon dernier enfant) dans le cul-de-sac Saint-Dominique. Après cet accouchement j’éprouvai une véritable frayeur : aussitôt qu’on eut examiné l’enfant, je remarquai sur le visage de M. de Genlis et sur ceux de toutes les personnes qui étoient dans la chambre des airs consternés qui me firent penser que j’avois mis au monde un enfant difforme ; il y eut au même instant un chuchotage mystérieux qui me confirma dans cette cruelle idée. Je questionnai si vivement, qu’il fallut me répondre. M. de Genlis, avec un maintien de préparation qui me fit frissonner, me déclara qu’en effet cette pauvre