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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/328

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serve et ma timidité faisoient mal augurer de mon esprit. Quand on questionnoit ma tante à cet égard, elle répondoit seulement que j’étois une bonne enfant, et naïve comme madame de D***, une femme de trente-six ans, d’une simplicité fameuse, parce qu’elle conservoit dans un âge mûr toute celle qu’elle avoit eue à quinze ans, ce qu’on attribuoit avec raison à la bêtise la plus rare qu’on ait jamais eue dans le grand monde. C’étoit ma tante qui me menoit à l’Île-Adam. Dès le premier jour, mesdames de Luxembourg et de Bouflers la questionnèrent sur mon esprit. Ma tante fit sa

    bras ! » Singulier éloge pour un académicien ! Elle cultiva long-temps la société de madame du Deffand. Elle fit sur un groupe représentant Voltaire et le chien de cette dame, le couplet que voici :


    Vous les trouvez tous deux charmans,
    Vous les trouvez tous deux mordans ;
    Vous lVoilà la ressemblance.
    L’un ne mord que vos ennemis
    Et l’autre mord tous vos amis,
    Vous lVoilà la différence.


    Petite-fille du maréchal de Villeroy, née en 1707, madame la maréchale de Luxembourg mourut au mois de janvier 1787.

    (Note de l’éditeur.)