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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/338

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fut extrême. Il fit promettre à M. de Genlis de me faire peindre dans ce costume de savetière tenant un panier pleins d’ognons ; on m’a peinte en effet avec cet habit, je ne sais ce que ce portrait est devenu. On nous fit jouer quatre jours de suite ce proverbe. La maréchale et madame de Bouflers furent charmantes pour moi dans cette occasion ; elles avoient l’air de triompher de mes succès, et répétoient que pour jouer ainsi de tête, il falloit avoir beaucoup d’esprit ; ce qu’il faut surtout c’est du naturel. M. le prince de Conti essaya encore de causer avec moi, mais en vain mon malaise avec lui étoit invincible. Toutes les femmes, et particulièrement ma tante, voulurent aussi jouer des proverbes, et demandèrent des leçons à M. de Donézan, qui assura qu’il ne m’en avoit donné aucune, et que, dès la première fois, j’avois joué ainsi.

On arrangea plusieurs proverbes. Madame de Montesson et madame de Sabran[1] (dame de madame la princesse de Conti) prirent des rôles, et jouérent, non pas d’une manière

  1. Non celle qui, si bonne, si aimable et si spirituelle, a épousé en secondes noces le chevalier de Bouflers.
    (Note de l’auteur.)