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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/353

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d’Orléans, et à cet égard ils la secondoient à merveille, car ils lui prodiguoient les éloges. Ce manège lui réussit parfaitement ; M. le duc d’Orléans étoit persuadé qu’elle avoit des talens miraculeux. Ce prince, très-foible, et qui n’étoit pas doué du caractère et de l’esprit de Henri le Grand, ne savoit rien juger par lui-même, il ne voyoit que par les yeux des autres. Toutes les anciennes amies de M. le duc d’Orléans, sans aimer madame de Montesson, entroient parfaitement dans ses vues, mais par un intérêt particulier. La constance de M. le duc d’Orléans, depuis plusieurs années, pour une courtisane (Marquise, appelée depuis madame de Villemonble), avoit absolument retiré ce prince de la bonne compagnie des femmes ; mesdames de Ségur, mère, et belle-fille, mesdames de Beauvau, de Gramont, de Luxembourg, y perdoient tous les agrémens et l’utilité que l’on trouve toujours dans la société intime des princes. Depuis long-temps les voyages de Villers-Cotterets étoient perdus pour ces dames, là, Marquise régnoit ; M. le duc d’Orléans n’y invitoit que des hommes. On devoit le voyage brillant dont nous étions, à madame de Montesson :