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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/37

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toutes les petites vanités sont appréciées, toutes les inimitiés s’anéantissent… Du fond de la tombe, un cri éternel, un seul cri s’élève depuis la naissance du monde, il implore la miséricorde ! Le juge souverain n’y répond que par ces paroles : As-tu pardonné ?… Oui, Seigneur, j’ai pardonné sans restriction et du fond de cette âme que vous n’avez créée que pour vous connoître et vous aimer ; de cette âme formée pour un amour sublime, et que tout sentiment haineux souille et dénature… J’ai pardonné ! c’est vous seul que je prends pour juge ; daignez guider ma plume, ne souffrez pas qu’il s’en échappe un seul mot d’aigreur ; si j’ai commis quelque injustice, faites que je me la rappelle pour la réparer dans cet écrit, afin que vous ne me la reprochiez point. Que la candeur et la bonté brillent surtout dans cet ouvrage, et que pour être utile tout y soit pur[1].

  1. J’ai commencé ces mémoires beaucoup plus tôt que je ne l’indique ici ; j’en avois écrit à Belle-Chasse une grande quantité de morceaux détachés ; j’en ai fait le troisième volume, presque tout entier, durant l’émigration : je n’ai eu depuis qu’à réunir et à mettre en ordre tous ces fragmens.
    (Note de l’auteur.)