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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/374

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qu’il les ménageoit tellement, qu’il avoit jadis quitté une maîtresse, uniquement parce qu’elle demeuroit dans un quartier fort éloigné du sien, et que ces courses fatiguoient ses chevaux. Sur cette anecdote, je fis un couplet qui eut un grand succès malgré l’irrégularité d’une rime. Dans ma pièce madame Milot arrivoit de Paris, avec un habit de femme, mais avec des bottes fortes, un fouet de poste d’une main, et de l’autre un bouquet. Elle s’avançoit sur le bord du théâtre, et s’adressant à M. de Puisieux, elle lui chantoit ce couplet sur l’air :


Dans les Gardes Françoises, j’avois un amoureux, etc.

J’accours, mais tout en nage,
Vous offrir ce bouquet ;
Voilà de mon voyage
Le seul fâcheux effet :
Pour vous prouver mon zèle
J’ai pris le mors aux dents,
Jamais pour une belle
Vous n’en fîtes autant.


J’ajoutai à cette scène M. de Civrac donnant le bras à madame Milot ; il n’avoit que quatre ou cinq mots à dire, dont il ne se souvint jamais aux répétitions, mais il me promit de les