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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/375

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bien répéter avant de s’endormir. Le lendemain matin, jour de la fête, ma belle-sœur posa sur le métier de madame de Puisieux le joli sac qu’elle avoit brodé, et je mis dans le sac une chanson que j’avois faite, et qui contenoit surtout l’éloge du sac, et l’adresse ingénieuse de ma belle-sœur. Madame de Puisieux étoit la personne du monde qui savoit le mieux recevoir une attention et la faire valoir ; elle fut charmante pour ma belle-sœur et pour moi. Il y avoit beaucoup de monde à dîner, on ne parla que du sac et de ma chanson.

Les fenêtres du salon de Sillery, qui est au rez-de-chaussée, donnent sur de larges fossés remplis d’eau. En sortant de table, nous allâmes, la marquise de Genlis et moi, nous habiller en bergères, ensuite nous entrâmes dans un bateau agréablement décoré de guirlandes de fleurs, M. de Genlis habillé en berger nous conduisoit ; j’avois ma musette, dont on ne m’avoit pas encore entendu jouer, on l’entendit de loin, on se mit aux fenêtres, on nous aperçut, et ce fut au bruit des acclamations universelles que nous arrivâmes en face des fenêtres. Là nous nous arrêtâmes. La marquise de Genlis tenoit un filet, je cessai de jouer, et