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Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/376

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M. de Genlis invita sa belle-sœur à jeter son filet, elle tourna le dos un moment, jeta le filet dans l’eau, l’y laissa, et très-adroitement en montra un autre qu’elle eut l’air de retirer de l’eau et qui étoit plein de fleurs et de bouquets. Ce petit escamotage qu’elle fit à merveille fut très-applaudi ; sur ce prodige, je chantai, en m’accompagnant de la musette, cinq couplets charmans faits par M. de Genlis. Ensuite nous tirâmes nos bouquets du filet, nous les arrangeâmes dans une corbeille, et nous annonçâmes que nous allions les porter dans le salon, on vint nous recevoir à notre débarquement, et une demi-heure après on invita toute la compagnie à monter dans la salle de spectacle. Ma pièce, comme toutes les pièces de société, eut un succès parfait ; le seul rôle que la marquise de Genlis ait joué très-agréablement fut celui que j’avois fait pour elle ; dans cette pièce elle étoit belle comme un ange ; quand elle parut dans le costume paré, elle fut applaudie pendant plusieurs minutes pour sa charmante figure : en général elle se mettoit mal, j’avois présidé ce jour-là à sa toilette, je ne l’ai jamais vue si jolie. Le dénoûment fut du plus grand effet : à l’appa-