Aller au contenu

Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T1.djvu/53

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pitre on étoit libre de faire ou non des vœux à l’âge prescrit ou plus tard ; quand on n’en faisoit point on ne gagnoit à cette réception que le titre de dame et de comtesse, et l’honneur de se parer des décorations de l’ordre. Les dames qui faisoient des vœux, avoient avec le temps d’assez bonnes prébendes ; on n’étoit obligée de résider au chapitre que lorsqu’on avoit fait des vœux, et dans ce cas, outre qu’on ne pouvoit plus se marier, on étoit forcée de rester au chapitre deux ans sur trois ; on alloit passer l’année de liberté où l’on vouloit. Il y avoit dans ce chapitre, ainsi que dans quelques autres, une espèce d’adoption formellement autorisée par les statuts. Chaque chanoinesse ayant fait des vœux avoit le droit d’aniècer, c’est-à-dire d’adopter pour sa nièce une jeune chanoinesse étrangère, sous la condition que cette jeune personne prononceroit ses vœux quand elle en auroit l’âge, et qu’en attendant elle resteroit toujours avec elle. Alors la tante adoptive pouvoit laisser après elle à sa nièce, ses bijoux, ses meubles, sa petite maison et sa prébende. Madame la comtesse de Clugny, une de nos parentes et chanoinesse de ce chapitre, offrit de m’aniècer. Elle étoit riche,