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LE JOURNALISTE.

Clainville entre elle et sa nièce. Combien Mirval, dans ce moment, envia Clainville qui connoissoit madame de Saint-Firmin et sa charmante nièce, et qui jouissoit d’une préférence si flatteuse. Pendant le dîner, Mirval fut distrait ; en sortant de table il avoit de l’humeur. Célestine n’avoit parlé qu’à Clainville, et avec un air si doux !… Mirval s’affligeoit et s’étonnoit d’avoir été si peu aimable, dans la circonstance de sa vie où il se seroit trouvé le plus heureux de le paroître. Le soir, en ramenant Clainville, il n’osa parler de Célestine, mais il vanta l’esprit et la conversation de madame de Saint-Firmin ; on l’auroit bien embarrassé, si on lui eût demandé d’en citer un seul trait. Clainville fit un éloge touchant de madame de Saint-Firmin, et il finit par proposer à Mirval de le mener chez elle. Mirval fut tenté de lui sauter au cou, mais la sagesse de Clainville lui en imposoit ; il se contenta de lui serrer affectueusement la main, et il fut convenu que Mirval seroit présenté chez madame de Saint-Firmin, le jour suivant.