Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 2.djvu/145

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ponce-Pilate, qui est ressuscité et remonté aux cieux. N’est-ce pas, dis-je, par la vertu de son nom, que le démon, interpellé dans nos exorcismes, s’enfuit et par sa fuite atteste sa défaite ? Interpellez le malin esprit par quelqu’autre nom que vous voudrez, soit de vos rois, soit de vos justes, soit des prophètes ou des patriarches, et vous verrez s’il s’avoue vaincu.

Toutefois, en invoquant le nom de votre Dieu, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob, peut-être parviendrez-vous à le soumettre. Pour vos exorcistes, quels moyens emploient-ils ? Des moyens tout humains, ainsi que je vous l’ai dit, c’est-à-dire des charmes, des amulettes, à la manière des gentils. Mais revenons à la prophétie de David ; c’est aux anges, aux vertus des cieux, que s’adresse l’Esprit saint qui parle dans cette prophétie : il leur ordonne d’ouvrir les portes éternelles, afin de laisser entrer le Seigneur même des vertus, Jésus-Christ, ressuscité d’entre les morts par la volonté de son Père. N’est-ce pas ce que démontrent aussi clairement que tout le reste les paroles mêmes du prophète ? Je les citerai de nouveau en faveur de ceux qui n’étaient point à notre conférence d’hier ; c’est pour eux que je reprends sommairement beaucoup de choses qui ont été dites dans cet entretien. Et si je les rappelle après m’y être longtemps arrêté, je ne crois rien faire en cela de déraisonnable. Trouve-t-on ridicule que le soleil, la lune, les autres astres, parcourent toujours la même route et ramènent toujours les mêmes raisons ; qu’un arithméticien, à qui l’on demande combien font deux et deux, réponde quatre, bien qu’il ait déjà fait plusieurs fois cette réponse ; que l’on continue d’assurer toujours dans les mêmes termes qu’une chose est vraie et certaine, quand on a pu l’assurer une fois avec certitude ? Non, sans doute ; ce qu’on pourrait trouver ridicule, c’est qu’un homme qui ne raisonne que d’après les livres saints les abandonnât un seul moment, ne revînt pas sans cesse aux mêmes passages, quand les mêmes objections reviennent sans cesse, et qu’il pût se flatter de tirer de son propre fonds quelque chose de meilleur que les divines Écritures. Mais voici les paroles par lesquelles le Seigneur, ainsi que je l’ai dit, nous an-