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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 2.djvu/209

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personne jusqu’à ce qu’il ait fait régner la justice sur la terre ; toutes les nations espèreront en lui. » Mais les gentils, mais vous-mêmes, est-ce dans Jacob et non dans le Christ que vous espérez ? Si Jésus-Christ est le véritable Israël, le véritable Jacob, nous qui sommes sortis de son sein, ne sommes-nous pas la véritable race d’Israël ? Mais faisons plutôt attention au passage même de l’Écriture : « Je ferai sortir de Jacob et de Juda une postérité qui héritera de ma montagne sainte, mes élus la posséderont et mes serviteurs y établiront leurs demeures. La vallée d’Achor sera le partage des brebis et des génisses de ceux qui m’auront cherché, et vous qui avez oublié le Seigneur et sa montagne sainte, qui élevez une table aux démons et y offrez des libations, vous serez comptés et livrés au glaive, parce que je vous ai appelés et que vous ne m’avez pas répondu ; j’ai parlé, mais en vain ; vous avez fait le mal devant moi, et vous avez choisi ce que je n’ai pas voulu. » Le sens de ce passage est clair : vous voyez que l’Écriture parle d’un autre Jacob, et qu’il ne s’agit plus ici de votre peuple, comme on pourrait peut-être le croire ; car il faudrait dire que ceux qui sont sortis de Jacob cèdent la place à ceux qui sont sortis de Jacob, ce qui n’a pas de sens ; ou bien supposer que Dieu, qui reproche à votre peuple de s’être rendu indigne de son héritage, lui promet en même temps cet héritage comme s’il l’en trouvait digne ; ce qui est absurde. Mais quand le prophète dit si clairement : « Accourez, maison de Jacob ; marchons à la lumière du Seigneur ; il a rejeté son peuple, la maison de Jacob, parce que cette terre est remplie, comme autrefois, de divinations et de sortilèges. » Comment ne pas comprendre qu’il y a deux races, deux postérités de Juda, comme il y a deux maisons de Jacob ; l’une née du sang et de la chair, l’autre née de la foi et de l’esprit ?

CXXXVI. Voyez comment Dieu parle à son peuple ; après avoir dit d’abord : « Quand on trouve un grain de raisin dans une grappe, on dit : ne le perdons pas, il est béni. C’est ainsi que j’agirai à cause de celui qui me sert ; en faveur de lui, je ne les perdrai pas tous. » Il ajoute : « Et je ferai sortir de