Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 2.djvu/210

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Jacob et de Juda cette race nouvelle. » Nulle obscurité dans ces paroles. Si Dieu s’irrite contre les uns, s’il les menace de n’en laisser subsister qu’un très-petit nombre, il annonce qu’il en fera venir d’autres pour habiter la montagne sainte. Et ces autres-là, quels sont-ils ? sinon les enfants qu’il a promis d’engendrer dans la suite, et qui doivent naître de lui. Car vous, vous ne souffrez pas qu’il vous appelle ; vous ne l’entendez pas quand il vous parle, et vous faites le mal en sa présence : mais le comble de la perversité chez vous, c’est que vous haïssez encore le juste après l’avoir mis à mort, et, avec le juste, tous ceux qui ont reçu de lui la grâce d’être ce qu’ils sont en effet, c’est-à-dire justes, pieux, humains. C’est pourquoi le Seigneur vous crie : « Malheur à l’âme de ceux qui ont pris de mauvais conseils contre eux-mêmes, et qui ont dit : meure le juste, car il nous est inutile. Vous n’avez point, il est vrai, sacrifié à Baal comme vos pères ; vous n’avez point offert, dans des bois sacrés, sur les lieux élevés, des mets délicats à la milice céleste, mais vous n’avez pas voulu recevoir le Christ de Dieu. Qui ne le connaît pas, ignore la pensée de Dieu ; qui l’outrage, qui le hait, hait et outrage celui qui l’a envoyé ; et si on ne croit pas en lui, il faut aussi refuser de croire aux oracles des prophètes qui l’annoncent et qui le prêchent partout. »

CXXXVII. Oh ! mes frères, n’injuriez pas celui qui a été crucifié, ne vous moquez pas de ses plaies, qui peuvent vous guérir tous tant que vous êtes, comme elles nous ont guéri nous-mêmes ! Qu’il serait beau de vous rendre à l’évidence des Écritures et de recevoir désormais la circoncision du cœur, et bon plus celle que vous retenez par un reste d’habitude et de préjugé ! Elle vous fut donnée comme signe et non comme moyen de salut ; vous êtes forcés de le reconnaître d’après les Écritures. Rendez-vous donc à leur évidence, et n’insultez pas au fils de Dieu ; ne poussez pas la complaisance pour les pharisiens, qui sont vos docteurs, jusqu’à vous permettre contre le roi d’Israël les indécentes railleries dont ils vous donnent la leçon et l’exemple dans vos synagogues, après les prières d’usage. Car, si toucher à celui qui offense Dieu, c’est toucher en quelque