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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 2.djvu/239

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compagnie de Dieu est l’unique espérance des Chrétiens, et qu’ils attendent un jugement après la mort, qui sera exercé, non par Rhadamante et Minos, comme Platon avait dit, mais par Jésus-Christ, devant qui les hommes seront présentés en corps et en âme, et les coupables punis d’une peine éternelle. Dieu, du temps de saint Justin, accordait encore à plusieurs des Chrétiens nouvellement baptisés les dons surnaturels, et ils chassaient les démons des corps des possédés, en invoquant le nom de Jésus-Christ.


Sur la sainte Vierge et saint Joseph.


Quoique saint Justin ne donne pas à Marie le nom de mère de Dieu, il dit en termes si formels que c’est dans son sein qu’il s’est incarné, que c’est d’elle qu’il est né, que l’on ne peut douter qu’il ne l’ait véritablement reconnue pour mère de Dieu. Il dit que saint Joseph, avant que l’ange l’eût instruit de la grossesse de la Vierge, la croyait coupable d’adultère, et qu’il avait conçu le dessein de la répudier ; que le métier de saint Joseph était celui de charron, et que Jésus-Christ avait passé sa jeunesse à faire avec lui des charrues et des jougs.


Sur les anges, l’origine de l’idolâtrie et l’Antéchrist.


Saint Justin reconnaît le libre arbitre dans les anges comme dans l’homme ; il dit qu’ils sont immortels ; il distingue les bons anges des mauvais, qu’il appelle démons ; il dit qu’ils sont les auteurs de l’idolâtrie ; qu’ils persécutent les Chrétiens, disciples de la raison incarnée, qui est Jésus-Christ ; que toute leur attention est de s’assujettir les hommes ; qu’ils sont destinés à brûler éternellement avec Satan leur prince, et avec les hommes qui auront suivi leurs mauvais conseils.


Sur la nature de l’âme et sur sa destination après qu’elle a été séparée du corps.


Saint Justin reconnaît que l’âme est immortelle, puisqu’il dit en termes exprès, que les bons seront récompensés, et les mauvais punis éternellement ; et s’il paraît quelquefois nier qu’elle soit immortelle, ce n’est que dans le sens de Platon, qui ne regardait comme immortel que ce qui n’avait point de commencement. Saint Justin, entraîné par Papias, a donné dans l’opinion des Millenaires ; mais il avoue qu’il y avait plusieurs Chrétiens