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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 2.djvu/241

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que plusieurs n’étaient pas de son sentiment, et qu’il y en avait qui regardaient cette alliance de la loi avec l’Évangile comme incompatible.


Sur le Baptême et l’Eucharistie.


Rien n’est plus digne de remarque que la manière dont saint Justin parle des sacrements de Baptême et d’Eucharistie, et des cérémonies que l’on pratiquait en les administrant aux fidèles. Il remarque d’abord que l’on était persuadé que sans le baptême personne ne pouvait être sauvé ; que l’on obligeait celui qui devait être baptisé à jeûner, à prier, et à demander à Dieu la rémission de ses péchés passés, et que les fidèles priaient et jeûnaient avec lui ; qu’on l’amenait ensuite dans un lieu où il y avait de l’eau, et qu’on le lavait dans l’eau au nom de Dieu le père, et le Seigneur de toutes choses, de notre Sauveur Jésus-Christ, et du Saint-Esprit. Comme c’est le baptême qui éclaire et qui illumine notre esprit, pour lui faire comprendre les vérités du salut, on l’appelait illumination. Après cette ablution, continue saint Justin, nous amenons le nouveau fidèle au lieu où les frères sont assemblés, et là nous faisons en commun de très-ferventes prières, tant pour nous-mêmes et pour le baptisé, que pour tous les hommes en général. Les prières achevées, nous nous entre-saluons par le baiser de paix ; puis celui qui préside parmi les frères, ayant reçu le pain et le calice où est le vin mêlé d’eau, il loue le Père par le nom du Fils et du Saint-Esprit, et lui fait une longue action de grâce pour les dons que nous avons reçus de sa bonté. L’évêque ayant achevé les prières et l’action de grâce, tout le peuple fidèle qui est présent s’écrie d’une commune voix : Amen, c’est-à-dire, ainsi soit-il, témoignant par cette acclamation la part qu’il y prend ; ensuite les diacres distribuent à chacun des assistants le pain, le vin et l’eau, consacrés par l’action de grâce, et en portent aux absents. Cette nourriture est appelée parmi nous Eucharistie, et il n’est permis d’y participer qu’à ceux qui croient que notre doctrine est véritable, qui ont reçu le baptême, et qui vivent conformément aux préceptes de Jésus-Christ. Car nous ne les prenons pas comme un pain commun et comme un breuvage ordinaire, mais comme la chair et le sang de ce même Jésus-Christ qui s’est fait homme pour l’amour de nous.


Sur les assemblées des fidèles et leur charité.


Ceux qui ont du bien assistent ceux qui sont dans la nécessité. Nous sommes toujours ensemble, rendant grâces au créateur de tout ce que nous