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d’avoir une vision dans laquelle il vit la gloire de Dieu, et le Christ debout à sa droite, et il s’écria : « Voilà que je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. » Comme il achevait ces paroles, il fut lapidé ; c’est ainsi qu’il couronna son enseignement, imitant son divin maître jusque dans sa passion, et demandant à Dieu le pardon pour ceux qui lui ôtèrent la vie : « Seigneur, disait-il, ne leur imputez point ce péché. » Ainsi, ces hommes si parfaits connaissaient bien un seul et même Dieu qui, par le secours de sa providence, soutient et fait prospérer l’espèce humaine, depuis le commencement jusqu’à la fin du monde ; ils étaient donc remplis de cet esprit dont parle le prophète Osée : « C’est moi qui ai parlé aux prophètes, qui ai multiplié leurs visions ; ils m’ont manifesté à vous par leurs oracles. » Or, je le demande, comment est-il possible de supposer, que ceux qui par amour pour l’Évangile du Christ, ont fait le sacrifice de leur propre vie, auraient prêché aux hommes en se conformant aux opinions et aux préjugés reçus alors ! car s’ils eussent agi ainsi, ils n’auraient pas souffert le martyre. Au contraire, ils ont été persécutés, parce qu’ils prêchaient des choses contraires aux opinions de ceux qui refusaient de croire à la vérité. Il est donc manifeste que les apôtres, loin d’avoir trahi la vérité, l’ont prêchée courageusement aux Juifs et aux Grecs. Ils l’annonçaient aux Juifs, en leur enseignant la doctrine de ce Jésus qu’ils avaient crucifié, de ce Jésus qui est fils de Dieu, juge des vivants et des morts, qui a reçu du Père le sceptre de l’empire éternel sur Israël ; c’est ce que nous avons démontré. Ils la prêchaient aux Grecs, en leur annonçant un seul et même Dieu, auteur de tout ce qui existe, ainsi que la venue, pour le salut du monde, de notre Seigneur Jésus-Christ son fils.

La démonstration qui fait l’objet de ce chapitre sera portée encore à un plus haut degré d’évidence, par les termes de cette épître célèbre que les apôtres adressèrent, afin de les affermir dans leur foi, non pas aux Juifs ou aux Grecs, mais à ceux d’entre les gentils qui croyaient au Christ. Plusieurs, qui