Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/326

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étaient descendus de Judée jusqu’à Antioche, disaient à leurs frères : « Si vous n’êtes circoncis selon la loi de Moïse, et si vous n’accomplissez pas toutes les observances de la loi, vous ne pouvez être sauvés. » C’est à Antioche même que les disciples du Seigneur furent, pour la première fois, désignés sous le nom de Chrétiens, à cause de leur attachement au Christ. Or, un grand débat s’étant élevé entre Paul, Barnabé et eux, on convint que Paul et Barnabé et quelques autres d’entre eux monteraient à Jérusalem, vers les apôtres et les prêtres, pour faire décider cette question ; c’est alors que Pierre, prenant la parole, se leva et dit : « Mes frères, vous savez qu’il y a longtemps que Dieu m’a élu parmi vous, afin que les gentils entendissent par ma bouche la parole de l’Évangile, et qu’ils crussent. Et Dieu, qui connaît les cœurs, leur a rendu témoignage, leur donnant le Saint-Esprit comme à nous. Il n’a point fait de différence entre eux et nous, ayant purifié leurs cœurs par la foi. Maintenant donc, pourquoi tentez-vous Dieu, imposant à ses disciples un joug que nos pères ni nous n’avons pu porter ? Nous croyons que nous serons sauvés par la grâce du Seigneur Jésus-Christ, comme eux. » Ensuite, l’apôtre Jacques prit la parole, et dit : « Mes frères, Simon a raconté comment Dieu a commencé à regarder les gentils pour se faire un peuple consacré à son nom. Et ici s’accordent les paroles des prophètes, ainsi qu’il est écrit : « Après cela, je reviendrai et je rétablirai le tabernacle de David qui est tombé, et je réparerai ses ruines et le relèverai, afin que le reste des hommes et tous les gentils sur lesquels est invoqué mon nom recherchent le Seigneur, » dit le Seigneur qui fait ces choses. Dès l’éternité Dieu connaît son œuvre ; c’est pourquoi je pense qu’il ne faut pas inquiéter ceux des gentils qui se convertissent à Dieu, mais leur écrire qu’ils s’abstiennent des souillures des idoles, et de la prostitution, et du sang, et qu’ils ne fassent pas aux autres ce qu’ils ne voudraient pas qui leur fût fait. » Après ces déclarations, auxquelles l’assemblée tout entière adhéra, les apôtres écrivirent à ces gentils la lettre suivante : « Les apôtres, les prêtres nos frères,