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visible pour les hommes, mais il le serait encore pour les puissances et les vertus célestes) ; Jésus serait le fils du Christ, et le Christ serait fils du Père, qui est Dieu. Quelques-uns parmi eux croient que le Christ a souffert, quoiqu’il soit, de sa nature, impassible ; quant à ceux qui sont de la secte de Valentin, ils disent que le Jésus, inférieur au Christ, est celui qui est venu sur la terre en prenant un corps dans le sein de Marie ; que c’est lui sur lequel serait descendu le Sauveur supérieur, qui s’est appelé le Christ, parce qu’il contenait en lui la puissance et la vertu de tous les êtres divins ; qu’il avait communiqué à Jésus une partie de sa vertu et de sa puissance, afin qu’il eût la force de triompher de la mort ; c’est aussi ce Jésus qui serait venu pour faire connaître le Père par la vertu du Sauveur supérieur qui est descendu sur lui, dont il aurait été le symbole et le représentant ; toutefois en parlant de lui, ils le nomment le Christ-Jésus ; mais dans leur pensée ils font la distinction que nous venons de dire : car ils ont pour habitude de distinguer deux Christ, dont l’un fils du Christ supérieur et fils unique du Père, est envoyé par celui-ci pour rétablir la puissance universelle ; tandis que le Christ supérieur aurait été envoyé par le Père pour le glorifier ; enfin le premier, subordonné au Christ supérieur, aurait souffert, tandis que ce dernier rentrait dans le sein de son Plerum. Nous devons donc établir que les apôtres n’ont jamais reconnu une aussi monstrueuse doctrine en ce qui concerne Jésus-Christ, mais que de plus ils ont déclaré, de la part du Saint-Esprit, que tous ceux qui se mêleraient d’enseigner de semblables erreurs ne pouvaient être que des suppôts de Satan, envoyés par lui pour corrompre les fidèles et les détourner de la voie du salut.

Les passages que nous avons cités de saint Jean fournissent la preuve complète de la profession de foi de cet évangéliste en ce qui concerne notre Seigneur Jésus-Christ, Verbe de Dieu, fils unique du Père, qui s’est incarné pour notre salut. Quant à saint Mathieu, sa profession de foi est la même à l’égard de Jésus-Christ, mais il donne de plus la généalogie de notre Seigneur, selon son humanité et comme né de la Vierge, accomplissant