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sommets de Pharan. Sa gloire a couvert les cieux, et la terre est pleine de ses louanges. La mort ira devant sa face ; le vent brûlant du désert marchera devant lui, et ses pieds parcourront la terre. » Ces paroles marquaient que le Christ devait naître à Bethléem et du côté du mont Éphrem, qui est au midi de la Judée. Et pour marquer qu’il est homme en même temps, il dit : Ses pieds parcourront la terre.


CHAPITRE XXI.


Véritable sens d’un passage du prophète Isaïe (VII-12), faussement et méchamment interprété par Théodotien, par Aquila, par les ébionites et par les Juifs. — Importance de la version des Septante. — Nouvelle preuve que le Christ est véritablement né de la vierge Marie.


Notre Dieu s’est donc fait homme pour notre salut, et il s’est annoncé par un miracle en naissant du sein d’une vierge. Ceux donc qui traduisent Isaïe ainsi : Et voilà qu’une jeune fille concevra et enfantera un fils, donnent une interprétation tout à fait fausse ; c’est ce qu’ont fait Théodotien d’Éphèse, Aquila de Pont, tous les deux de la croyance juive. À leur exemple, les ébionites ont prétendu que le Christ était né de Joseph.

Tous leurs efforts tendent à étouffer la vérité divine et à rendre suspect le témoignage des prophètes sur les desseins de Dieu. Ils ne font pas attention que le prophète Isaïe vivait avant l’époque de la captivité de Babylone, c’est-à-dire avant le temps de l’empire des Perses et des Mèdes ; que ses prophéties ont été traduites en grec par les Juifs eux-mêmes bien avant le temps de la naissance de notre Seigneur ; qu’ainsi la sincérité de cette traduction ne saurait être mise en doute. Car si les Juifs eussent pu prévoir que par la suite nous pussions nous prévaloir contre eux-mêmes de ces passages des Écritures, ils n’eussent pas manqué de les anéantir en les brûlant ; d’autant plus qu’il devait venir un temps, et il est arrivé, où toutes les nations, ainsi que cette partie des Juifs restée fidèle à la mai-