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ressuscité des morts, et tous ceux qui sont les enfants de l’adoption, soit sous l’ancienne, soit sous la nouvelle loi, et qui croient à la venue du Fils de l’homme, annoncé par Moïse et les prophètes, ne forment tous ensemble qu’un seul et même esprit, qu’une même substance spirituelle. Quant à nos adversaires, il leur arrive qu’en niant ces vérités, ils ne connaissent plus Jésus-Christ ; alors ils tombent dans cette hérésie, qui veut qu’il y ait deux Christ, dont l’un serait demeuré impassible, et l’autre aurait souffert et se nommerait Jésus.

C’est le Père qui nous a fait connaître le Fils, et c’est le Fils qui nous a enseigné le Père, le seul et véritable Dieu, lorsqu’il dit d’une manière formelle : « Vous ne jurerez point, ni par le ciel, ni par la terre ; ni par le ciel, parce qu’il est le trône de Dieu ; ni par la terre, parce qu’elle est l’escabeau de ses pieds ; ni par Jérusalem, parce qu’elle est la cité du grand Roi. » Par ces expressions, il désigne évidemment le souverain Créateur ; expressions d’ailleurs qui se rapportent à celles d’Isaïe, quand il dit : « Le ciel est mon trône, et la terre mon marche-pied. » Or, il n’y a pas d’autre Dieu que lui ; voilà pourquoi il est nommé le Dieu, le Roi suprême. Ces termes excluent l’idée de toute comparaison, de toute autre supériorité. En effet, un dieu qui en reconnaîtrait un autre au-dessus de lui, qui le tiendrait sous sa puissance, ne serait ni un Dieu, ni un roi suprême.

On ne saurait alléguer que ce que nous venons de rapporter aurait été dit seulement dans un sens figuré, puisque les termes mêmes employés dans ces définitions prouvent le contraire, et expriment une définition directe et complète. D’ailleurs celui qui parlait de la sorte n’était-il pas la vérité même ? N’est-ce pas montrer clairement que le temple était sa maison, lorsqu’il en chassait les marchands par ces paroles : « Il est écrit, ma maison sera appelée la maison de prière ; et vous en avez fait une caverne de voleurs. » Et pourquoi aurait-il parlé et agi ainsi, pourquoi eût-il dit que le temple était la maison de Dieu, s’il eût annoncé un autre Dieu que le Dieu de Moïse et des prophètes ? C’est, en effet, à ceux qui violent l’ancienne loi qu’il s’adresse ; ce n’est pas le temple qu’il accuse, ce n’est